Créations sélectionnées
Je vous propose un tour d’horizon de ce que j’ai su créer depuis que je travaille les métaux et les pierres. La sélection pourra vous sembler éclectique dans le style, et d’aucuns me conseilleront d’uniformiser mon contenu pour plaire au lecteur pressé ou au consommateur habitué des marques. C’est une logique que je préfère ne pas adopter, car je ne veux pas me trahir. Je suis artisan, et j’ai la chance d’avoir depuis 2017 une clientèle qui contribue constamment à ce que je me dépasse dans mon savoir-faire autant que dans mon savoir-être. La succession des commandes que j’ai honorées a produit une somme de réalisations dont je souhaite vous offrir un aperçu dans sa diversité, en toute sincérité.
J’ai dessiné ces boucles d’oreilles en gardant à l’esprit une pensée très architecturale : je me suis imprégné des lignes et des brisures de lignes que d’anciens bâtisseurs ont utilisées pour ériger des murs cyclopéens. Chaque boucle comporte une ouverture trapézoïdale en son centre : une porte. Au-dessus d’elle, en chrysoprase, son linteau. Il est question de passage, d’initiation. Les autres pierres autour, de la howlite pour le blanc, du lapis-lazuli pour le bleu, de la charoïte pour le violet et aussi de la turquoise, représentent par leurs couleurs autant d’énergies primordiales. L’effet que j’ai recherché est une mosaïque de tesselles parfaitement ajustées, aux formes à la fois naïves et géométriques, telles que l’on peut en trouver dans des pièces archéologiques sur tous les continents. L’intérêt de ces boucles d’oreilles est qu’elles sont l’expression la plus simple des codes que j’ai adoptés sur mes autres bijoux « architecturaux ».
C’est un projet qui a été conçu dans le secret le plus total. Une surprise qui ne pouvait être éventée. Cette bague, dont l’intérêt réside dans le bleu profond de son opale, devait rappeler à celle qui la porterait l’océan qui lui procure tant d’émotions. Tout le processus de sa création est le fruit d’une recherche d’équilibres subtils : symbolisme & poésie, minéralité & douceur organique. Sa raison d’être : une demande en mariage. La partition fut parfaitement jouée. Accompagnée de ses 4 petits diamants, l’opale aux iridescences magiques est belle et bien devenue, au doigt et dans les yeux de sa porteuse, l’océan qu’elle rêvait d’être. Et l’or qui l’entoure, la plage des vacances avec les enfants. J’aime travailler avec des opales, notamment les opales boulder, car il n’existe pas deux opales identiques sur Terre. L’univers des opales est riche et vaste, il m’incombe de trouver l’adéquation entre la sensibilité de celui qui l’observera et les feux colorés qu’elle sait produire en jouant avec la lumière. Je suis aidé dans mes recherches par mon ami australien, John, qui vit littéralement au milieu de ces pierres, et qui me permet d’en obtenir les plus beaux spécimens pour mes clients.
Cette bague n’est pas ma création, mais une modification assez importante d’un bijou que ma cliente m’a confié. Il m’a fallu démonter 3 grenats almandins assez usés et sertis masse, pour les remplacer par 3 charmantes gemmes beaucoup plus colorées : un beau saphir rose taille trillion accompagné d’un saphir rouge-orangé rond et d’une topaze carrée, toutes les 3 serties clos dans une sertissure en or jaune, en dépassement. La bague a gagné en caractère et en originalité. J’ai choisi de créer une finition brossée sur le corps en or blanc, pour faire ressortir les diamants par contraste, notamment les deux belles poires de part et d’autre du saphir rose. J’ai eu le plaisir de rencontrer ma cliente lors des cours de bijouterie que je donnais aux Ateliers et Conservatoire des Meilleurs Ouvriers de France à Saint-Étienne pendant la saison 2023-2024. Cette association créée en 1992 dispense des cours très qualitatifs et forme les particuliers (et futurs professionnels) à de nombreux métiers d’art, parmi lesquels la bijouterie-joaillerie, la sculpture, le vitrail, la gravure sur métal, la couture, etc… Je recommande fortement à quiconque voudrait apprendre un métier d’art de se rapprocher de l’association. C’est une chance d’avoir à Saint-Étienne un établissement d’une telle qualité.
J’ai beaucoup aimé créer cette paire de boucles d’oreilles au style opulent, pour la recherche graphique et technique qu’elle a nécessité. Outre l’or et les pierres précieuses, j’ai utilisé pour la première fois des tesselles de pierres dures (lapis-lazuli et turquoise) pour créer du volume et un camaïeu de couleurs. Un vrai travail de précision fut nécessaire pour ajuster les assemblages de tous les éléments, car les dimensions sont réduites. Toute la réalisation est faite en fausse-symétrie pour respecter au mieux le dessin préparatoire qui fut fait de manière très intuitive, et dont les irrégularités communiquaient chaleur et légèreté. Ces boucles d’oreilles créent un style éclatant dont je suis assez fier, et qui put ravir ma cliente dès qu’elle les a découvertes.
De nombreuses recherches et essais ont été nécessaires pour créer cette bague. Il s’agit de la reconstitution d’une bague Renaissance, en or et rubis. Les parties sombres des motifs sont faites par incrustation de nielle. C’est cette technique très ancienne et complexe qui m’a demandé de nombreux essais. L’invention du niellage (du latin nigello, « noirci ») est attribuée aux Égyptiens de l’Antiquité. Il m’a fallu faire les mêmes expériences qu’eux pour produire dans le creuset, et sous la chaleur extrême du chalumeau, un alliages de sulfures métalliques à point de fusion bas. Le mélange encore liquide et brûlant est déversé dans les creux de la gravure, et les parties en surplus sont éliminées à la lime après leur solidification. Ainsi l’on retrouve une surface lisse que l’on peut polir, pour révéler le contraste entre l’or jaune et le nielle noir. La commande de cette bague d’exception m’a été faite par un client danois qui avait pour projet de demander la main de son amie dont le thème du doctorat était la joaillerie de la Renaissance. La surprise fut très réussie, et ces heureux clients sont désormais mariés.
Cette création est une « œuvre de jeunesse » que je ne renie pas, bien qu’elle soit très éloignée de ce que je crée désormais pour mes clients. J’ai concentré mes efforts sur la recherche de lignes assez structurées pour créer un artefact aux volumes intriguants et peu structurés, mais pas assez raffinées pour en faire réellement un objet de parure. L’objectif recherché était le brutalisme des volumes et de la finition. Une parfaite bague d’antagoniste, que l’on pourrait retrouver au doigt d’un Sith ou d’un Harkonnen. Le corps de bague, en argent patiné chimiquement, comporte trois inserts de trois matériaux différents : du basalte, du fer, et une pépite d’or naturelle. Une triade d’éléments comme trois ressources indispensables à la survie d’une quelconque civilisation hostile, accrochée à son astéroïde et y minant sans fin le sol dans une poussière incontrôlable. Je trouve un intérêt à cette réalisation en cela qu’elle est un jalon laissé au bord du sentier de mon cheminement artistique, auquel je ne reviens plus, mais qui m’a en ce temps permis d’exprimer par mon art autre chose que la beauté, la légèreté ou l’exaltation de la vie. Je regarde le chemin parcouru et suis ravi d’avoir appris à sertir de si belles gemmes, d’avoir introduit tant de couleurs dans mes créations, d’avoir si bien su faire l’exact contraire de ce que j’ai mis dans ce bijou d’outre-espace.
Avec cette paire de boucle d’oreilles j’ai voulu explorer un registre très intuitif, naïf et expérimental. Sur ces disques en or parfaitement ronds et légèrement bombés, j’ai incrusté une multitude de gemmes colorées sans plan pré-établi et sans recherche de perfection. Au contraire, il m’a fallu sortir de mes conceptions habituelles de recherche de symétrie et de perfection de la technique. Le seul objectif que j’ai poursuivi en fabriquant ces boucles d’oreilles était la recherche de la texture, la granularité du rendu. Je cherchais à ce que la lumière interagisse agréablement avec les aspérités provoquées par le burin qui m’a servi à incruster les pierres, provoquant des éclats épars et imprévisibles, transportant aussi jusqu’à l’œil de l’observateur les couleurs des gemmes qui les parsèment : saphirs colorés, spinelles, tourmalines, grenats. Le résultat joue avec la lumière comme je l’espérais, est très solaire et chaleureux.
L’idée derrière cette bague à la géométrie très complexe était de mêler intimement l’ordre et le chaos. C’était pour moi une bonne manière de créer une représentation artistique de l’univers. Les formes géométriques simples s’interpénètrent avec des configurations spatiales hors de toute prédiction, leur position et leurs angles étant déterminés par rien d’autre qu’une forme apparente de hasard. Cependant, la palette de couleurs est limitée, le nombre des différents volumes de base l’est aussi. On a ici une gamme qu’il faut utiliser, et avec elle créer cette représentation chaotique. Il en est ainsi jusque dans les atomes qui composent la matière en chaque point de l’univers : leur nombre est limité, leurs façons de s’assembler aussi, et pourtant la diversité de ce qui peut être construit avec est d’une infinie richesse.
Cette pièce n’est pas un bijou mais elle est très importante dans l’histoire de mes créations. Il s’agit de la reconstitution d’un artefact archéologique vieux de neuf cent ans, qui est actuellement exposé au musée du Louvre. Cet artefact, provenant de la province historique du Khorassan, aujourd’hui en Iran, est un brûle parfum en forme de faucon, fabriqué en laiton, avec des incrustations en émail dans les yeux, et entièrement recouvert de gravures. L’original est dans un état de conservation moyen, la queue étant cassée, le corps et les pattes tordues. Il m’a été demandé par ma cliente de reconstituer cet objet dans sa forme d’origine, avant les dommages qu’il a subis dans l’histoire. il est parfaitement fonctionnel : le brûle parfum s’ouvre en deux grâce à la charnière dans son dos, on y met du sable en partie inférieure, puis du charbon ardent, et l’on y dépose enfin des encens sous forme de résine, comme le benjoin par exemple. Les fumerolles parfumées se dégagent alors à travers toutes les ouvertures pratiquées sur la poitrine, le dos et la tête du faucon. J’ai pu reconstituer l’objet au plus proche possible de l’original grâce à un épais dossier de vues orthogonales cotées. Les lignes de cet objet m’ont littéralement subjugué, par leur pureté et leur puissance. La silhouette de ce faucon est devenue depuis 2017 mon poinçon de maître pour les ouvrages en métaux précieux, officiellement enregistré aux douanes. Voici donc comment mon histoire d’artisan a été durablement marquée par la réalisation de cette pièce.
Sur un continent inconnu, ou dans une strate géologique encore insondée (peut-on rêver ?), le tombeau d’une puissante princesse est découvert, manifestement scellé depuis des millénaires. Parmi les objets de la vie quotidienne accompagnant la dépouille dans son dernier voyage, l’on découvre ce collier-plastron en parfait état de conservation… Les esquisses de ce projet de collier sont nées pendant une période d’inspiration particulière, marquée par la recherche de complexité. J’avais un désir inextinguible de matérialiser devant moi un bijou dont on ne saurait pas de quel époque ni de quelle civilisation il provient. Il est d’ailleurs la première pièce objectivement conçue avec cette visée, d’autres sont venues par la suite qui suivent la même logique. Tout le collier est parfaitement mobile pour être agréable à porter. De nombreuses pierres colorées taillées sur mesure sont incrustées à sa surface. La portée internationale de cette création fut le 60ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, à l’occasion duquel la chanteuse Anggun l’a porté sur le tapis rouge.
Septembre 1918. Français et Américains lancent une offensive conjointe dans les Ardennes. Tout près de Verdun, un jeune soldat français de 25 ans est enseveli vivant après l’explosion dévastatrice d’un obus ennemi. Dégagé in extremis par un officier américain qui lui sauve alors la vie, le rescapé offre par gratitude sa chevalière de famille à son sauveur. Un geste qui toucha suffisamment l’officier américain pour qu’il offre en retour sa propre chevalière. Cette dernière, désormais devenue un bijou empreint de légende, fut transmise de père en fils. Traversant plus d’un siècle d’existence, elle finit par subir des dommages irréversibles, et me fut confiée par mon client pour une réfection, afin que vive et continue l’Histoire. J’ai recréé à l’identique le corps de bague en or, dans lequel j’ai serti l’intaille en hématite originale. C’est avec beaucoup de gratitude pour mon client que je vous partage cette histoire, pour la confiance qu’il m’a accordée au regard de la charge symbolique de cet incroyable bijou.
Ma formule exclusive pour vos alliances
Depuis mes débuts, j’ai pris l’habitude de visiter mes clients pour discuter avec eux de leurs projets de bijoux, et de les dessiner avec eux, chez eux. C’est une formule puissante qui offre un parcours client intéressant à plusieurs égards. D’une part, il est très commode pour mes clients de ne pas avoir à se déplacer, mais de voir venir le créateur chez eux. Cela crée une bonne disposition d’esprit pour parler d’un projet aussi intime qu’un bijou. D’autre part, rencontrer mes clients à domicile me permet de mieux comprendre qui ils sont, dans quel univers ils évoluent, et quelles sont leurs aspirations. Ainsi, le bijou que je leur livre est non-seulement unique et sur mesure, mais également le fruit d’un échange profond et sincère. C’est à mon sens une condition sine qua non pour que chacune des pièces que je livre fasse écho à l’âme de son porteur. À l’automne 2024 j’ai décidé de communiquer publiquement sur ma façon de travailler, en ciblant plus spécifiquement la conception des alliances de mariage. À cette occasion j’ai lancé le site alliancessaintetienne.fr mettant en avant le service de création d’alliances sur mesure à domicile.